Rabbi Nahman de Bratslav (1772-1810)

Courage


  • Si tu crois que l'on peut détruire, tu dois croire que l'on peut réparer. (p.21)

  • Le faible n'est que celui qui ignore sa force. (p.23)

  • Tu ne peux pas tout faire ? Fais au moins un peu. (p.56)

  • Ne vous résignez jamais. (p.56)

  • Il faudra se forcer à être heureux car la tristesse affaiblit et la joie renforce. (p.57)

  • Commencer à chaque instant une nouvelle vie. (p.58)

  • Il est interdit d'être vieux. (p.58)

  • L'exil c'est l'exil de l'âme.

  • La pire des fautes et le plus grand péchés, c'est de se décourager.

  • L'homme doit franchir un pont très étroit et que la règle à suivre et l'essentiel, c'est de ne jamais avoir peur! (Likouté Moharan II, 48)

    (Edité par :Breslov Research institute 1983)



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autres textes


  • Le signe de la folie
    Le roi convoqua un jour son conseiller et lui fit part de son angoisse :
    - J'ai lu dans les étoiles que tous ceux qui mangeront de la récolte prochaine seront frappés de folie: que faire ami ?
    - Rien de plus simple, Sire, répondit le conseiller. Nous n'y toucherons pas. La récolte de l'année dernière n'est pas encore épuisée. Libre à vous de la réquisitionner, il y en a assez pour vous. Et pour moi.
    - Et les autres ? fit le roi. Les sujets de mon royaume ? Les serviteurs fidèles de la couronne? Les hommes, les femmes, les fous et les mendiants, tu les oublies! Tu oublies les enfants, les enfants aussi ?
    - Je n'oubli personne, Sire, Mais votre conseiller, réaliste, doit tenir compte des possibilités. Nous n'avons pas assez de réserves, pas assez pour protéger et satisfaire tout le monde. Il en reste juste assez pour vous, et pour moi.
    Alors le roi s'assombrit et dit:
    - Ta solution me déplaît. Il n'y en a pas d'autre ? Tant pis. Je ne tiens pas à séparer et encore moins à opposer, je refuse de demeurer lucide au milieu d'un peuple qui ne l'est plus. Nous entrerons donc dans la folie, toi et moi, comme les autres, avec les autres. Dans un monde en délire, il ne sert à rien d'observer du dehors: les fous nous prendront pour des fous. Cependant j'aimerais sauvegarder quelque reflet de notre gloire présente, de notre angoisse aussi; j'aimerais maintenir vivant le souvenir de cette démarche, de cette décision. J'aimerais que le moment venu, toi et moi,nous soyons conscients.
    - A quoi bon, Sire ?
    - Cela nous aidera, tu verras. Aussi pourrons-nous aider nos amis. Qui sait, il se peut que grâce à nous les hommes sachent résister plus tard, même s'il est trop tard.
    Et le roi mit son bras sur l'épaule de son ami et poursuivit:
    - Nous allons, sur nos fronts, graver le signe de la folie. Et chaque fois que je te regarderai, chaque fois que tu me regarderas, nous saurons l'un et l'autre que nous sommes fous.
    (Conte de Rabbi Nahman de Brastsav (1772-1810))
    (Rapporté par Elie Wiesel dans Célébration hassidique. p.177,178. Editions du Seuil.)



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Martin Buber (1878-1965)

Les récits hassidiques


  • Dès que quelqu'un se laisse aller à une pensée mauvaise, c'est une idole qu'il érige et, dépose dans le temple même.(Rabbi Lévi Yitzhak) (p.321)

  • L'homme qui n'a pas à soi au moins une heure chaque jour, ce n'est pas un homme. Ainsi disait Rabbi Moshé Loeb. (p.476)

  • Si tu arrives à pénétrer vraiment le sens ce que tu dis toi-même, tu sauras comprendre le langage de toutes les créatures. (Le Juif : surnom du Rabbi de Pjyzha) (p.623)

  • L'exil véritable d'Israël en Egypte, c'est d'avoir appris à le supporter. (Rabbi Enokh) (p.726)

    (Editions du Rocher. Plon 1963 pour édition française. Traduit de l'Allemand par Armel Guerne)



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Gog et Magog


  • Mais qu'est-ce que le Mal que Dieu crée ? C'est le pouvoir de faire ce qu'il veut qu'on ne fasse pas. S'il ne créait pas ce pouvoir, personne ne pourrait lui désobéir. Or il veut que sa créature puisse lui désobéir. Il lui a accordé la liberté de choix, il lui a donnée le pouvoir d'agir comme si la toute-puissance n'existait pas. La créature ne s'imagine pas seulement de pouvoir agir ainsi; elle en est réellement capable, elle en a le pouvoir. Voilà le véritable sens de ce à quoi l'on fait allusion quand il est dit que l'infini s'est contracté pour devenir monde. Nous avons appris qu'il a institué en son sein un espace pour le monde; mais il importe par-dessus tout de savoir qu'au sein de sa toute puissance, il a ménagé un pouvoir authentique auquel chaque homme a part. Et ce qui prouve que c'est un pouvoir authentiquement divin, c'est justement que l'on puisse se soulever contre Dieu. Sans l'authentique pouvoir dont une part est attribué à chaque homme, il n'y a pas de bien non plus; car le bien n'est là que si on le fait de tout son pouvoir. (p.61)

    (edition Gallimard. 1958. collection Idées. Traduit de l'Allemand par Jean Loewenson-Lavi)



liens: Site sur Buber (Anglais/Allemand)

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Elie Wiesel (1928- ) [Prix Nobel de la paix 1986]

Célébration hassidique


  • Un hassid objectif n'est pas un hassid. (p.20)

  • Lorsque le grand Rabbi Israël Baal Shem-Tov voyait qu'un malheur s'annonçait pour le peuple juif, il avait pour habitude d'aller se recueillir à un certain endroit dans la forêt; là, il allumait un feu, récitait une certaine prière et le miracle s'accomplissait, révoquant le malheur.
    Plus tard, lorsque son disciple, le célèbre Maguid de Mezeritch, devait intervenir auprès du ciel pour les mêmes raisons, il se rendait au même endroit dans la forêt et disait:«Maître de l'univers, prête l'oreille. Je ne sais pas comment allumer le feu, mais je suis encore capable de réciter la prière.» Et le miracle s'accomplissait.
    Plus tard, Le Rabbi Moshe-Leib de Sassov, pour sauver son peuple, allait lui aussi dans la forêt et disait:«Je ne sais pas comment allumer le feu, mais je peut situer l'endroit et cela devrait suffire.» Et cela suffisait: là encore le miracle s'accomplissait.
    Puis ce fut le tour du Rabbi Israël de Rizhin d'écarter la menace. Assis dans son fauteuil il prenait sa tête entre les mains et parlait à Dieu: «Je suis incapable d'allumer le feu, je ne connaît pas la prière, je ne peux même pas retrouver l'endroit dans la forêt. Tout ce que je sais faire, c'est raconter cette histoire. Cela devrait suffire.» Et cela suffisait. (p.172)
    (voir aussi un variante dans Martin Buber : Les récits Hassidiques. Editions du rocher p.477)

  • Quand je me présenterai au tribunal céleste, l'on ne me demandera pas pourquoi je n'étais pas Abraham, Jacob ou Moïse; on me demandera pourquoi je n'étais pas Zousia.
    (Rabbi Zousia) (p.128)[voir aussi dans Martin Buber : Les récits Hassidiques. Editions du rocher p.345]

  • Une femme supplia le Maguid de Koshenitz de prier pour elle; elle n'avait pas d'enfant.
    Ma mère fut aussi malheureuse que toi, et pour les mêmes raisons, lui dit-il. Jusqu'au jour où elle rencontra le Baal Shem-Tov. Elle lui fit cadeau d'une cape. Je naquis une année après.
    - Merci, dit la visiteuse, radieuse. Je ferai comme votre mère. Je vous ferai cadeau d'une cape.
    Le Maguid de Kozhenitz sourit:
    - Non, ça ne servirait à rien. Vois-tu, ma mère ne connaissait pas cette histoire. (p.139)

  • L'homme ne s'abaisse pas par ses échecs mais par les alibis qu'il invoque.
    (Rabbi Mendel de Kotzk (1787- ) (p.239)

    (Editions du Seuil. 1972)



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Le mendiant de Jérusalem


  • Mourir n'est pas une solution, m'affirma-t-il. Et vivre ? Demandai-je. Vivre non plus, répondit-il, mais qui dit qu'il existe une solution ? (p.21)

  • ..aucun lien n'est entier, si le verbe en est exclu. (p.91)

  • La mort d'un homme n'est que la mort d'un homme, tandis que la mort d'un enfant c'est la mort de l'innocence, la mort de Dieu dans le coeur de l'homme. (p.133)

    (Editions du Seuil 1972. Dans le Livre de Poche)



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Tous les fleuves vont à la mer


  • "La pire des malédictions? Pour un père, l'absence d'enfants. Pour un enfant, l'absence de foyer. Pour un croyant, l'absence de justice. Pour un chercheur, l'absence de vérité. Pour un prisonnier, l'absence d'espérance. Pour tout être humain, l'absence d'amis. Sans amis, la liberté n'a ni sens ni portée. Qui n'a pas d'amis n'est qu'un prisonnier hors de prison." (p.63)

    (Edition du Seuil. 1994)



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textes divers


  • ... En vérité, s'il existe une réponse à l'Holocauste, elle est nécessairement - par définition - mauvaise.
    (Extrait de l'essai « For the Dead and the Living », The New Leader, mai 1993.)

  • Tout événement lié à cette période défie l'entendement. Ce n'est pas parce qu'il m'est impossible d'expliquer que vous ne comprendrez pas ; c'est parce que vous ne comprendrez pas qu'il m'est impossible d'expliquer.
    (Extrait de l'essai « For the Dead and the Living », The New Leader, mai 1993.)

  • La mémoire n'est pas seulement une victoire sur le temps, c'est aussi un triomphe sur l'injustice.
    (Extrait de l'essai « For the Dead and the Living », The New Leader, mai 1993.)

  • ...si l'Holocauste a été principalement une tragédie juive, ses implications sont universelles. Certes, toutes les victimes n'étaient pas juives, mais tous les Juifs étaient des victimes. Nous avons appris que tout ce qui arrive à une communauté affecte au bout du compte chaque communauté (...). Nous avons appris que si tout être humain a le droit d'être différent, aucun n'a le droit d'être indifférent à la souffrance (...).
    (Extrait de l'essai « For the Dead and the Living », The New Leader, mai 1993.)



liens: Biographie,   biograpie(anglais),   a speach by Elie Wiesel,  

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dernière mise à jour : 15/08/2007 version: YF/12/2001