Site de Yves Frisch
Citations par mot clé :souffr



Jean Anouilh (1910-1987)    Antigone (1944)
(1) - ...m'employer tout simplement à rendre l'ordre de ce monde un peu moins absurde, si c'est possible. (p.69)

Frédéric Beigbeder (1965- ...)    L'amour dure trois ans
(2) - Car c'est soi-même qu'on abîme le plus, quand on fait souffrir quelqu'un. (p.41)

(3) - Car l'amour ce n'est pas seulement: souffrir ou faire souffrir. Cela peut aussi être les deux. (p.110)

Peter Bieri (1944 - ....)    La dignité humaine
(4) - Une souffrance qui n'est pas ressenti comme telle n'en est pas une, car la souffrance n'est pas une catégorie objective, mais subjective, liée au vécu. (p.47)

(5) - Nelson Mandela a passé vingt-sept ans en captivité comme prisonnier politique. Lorsqu'il fut libéré, en signe de réconciliation, il tendit la main aux blancs qui lui avaient volé la moitié de sa vie. Il renonçait à une symétrie de la souffrance non seulement dans ses actes, mais aussi dans ses sentiments. la dignité qui habitait cette volonté de réconciliation était fondée sur sa capacité à pardonner. Sur sa disposition à laisser de côté l'injustice passée, sur sa force de le faire. Cela n'a été possible, chacun en conviendra, que parce que quelque chose de plus grand qu'une souffrance et des conflits personnels importait à Mandela : L'avenir paisible d'un pays. C'était si grand que même une demi-vie en prison pouvait sembler insignifiante. Et sans doute cela s'applique-t-il aussi au pardon à une moindre échelle: on passe par dessus les ombres d'une injustice passée afin de rendre un futur possible (p.256) (YF : je mets en gras)

(6) - Agir moralement, c'est aussi réduire la souffrance. (p271)

François Cheng (1929 - )    Cinq méditations sur la mort autrement dit sur la vie
(7) - [...], je suis persuadé que sans l'épreuve des souffrances et de la mort, nous n'aurions pas eu l'idée de Dieu, ni même pensé à une quelconque transcendance. Précisons cependant que ce n'est pas la mort en elle-même qui agit directement sur nous, mais la conscience que nous en avons. (p.68)

Clara Malraux (1897 - 1982)    Nos vingt ans
(8) - Quand à moi, mon besoin de sympathie humaine persistant, il m'arrivait toujours d'avoir mal de la souffrance des autres. (p.180)

Paulo Coelho (1947-)    Veronika décide de mourir
(9) - ..bien des gens commentent les horreurs qui frappent les autres comme s'ils étaient très soucieux de les aider, alors qu'en réalité ils se complaisent à la souffrance d'autrui, parce qu'elle leur permet de croire qu'ils sont heureux et que la vie a été généreuse avec eux. (p.48)

Albert Cohen (1895-1981)    Le livre de ma mère
(10) - Chaque homme est seul et tous se fichent de tous et nos douleurs sont une île déserte. (p.9)

Marcel Conche (1922 -2022)    nouvelles pensées de métaphysique et de morale
(11) - L'être éternel n'est donc pas le Dieu infiniment bon et tout puissant du monothéisme. Je l'ai aboli en considérant le mal « absolu » que j'ai reconnu dans l'œuvre de Dieu. J'ai argumenté à partir de la souffrance de l'enfant et non de la souffrance de l'adulte ou de la souffrance animale, car il faut choisir l'argument le plus fort (j'ai expliqué pourquoi c'est le plus fort), et il ne faut pas joindre à l'argument fort des arguments qui le sont moins, car en ce cas, on diminue la force de l'argument fort, puisque, le soutenant par d'autres, on donne à penser qu'il n'est pas suffisant. (p.37)

Benjamin Constant (1767-1830)    Adolphe
(12) - La grande question dans la vie, c'est la douleur que l'on cause, et la métaphysique la plus ingénieuse ne justifie pas l'homme qui a déchiré le coeur qui l'aimait... (p.113)

Peter Diener (1930- )    Le journal d'une folle [2001]
(13) - La souffrance physique est la seule propriété inaliénable de chacun et chacune. (p.61)

(14) - Oh! la naïveté de Dostoïevski. il croyait que la souffrance physique aurait détourné l'attention de la victime de l'attente de la mort... ... Comme il avait tort concernant la souffrance physique! Et je ne parle même pas de cette différence non négligeable: les bagnards de son temps étaient condamnés pour des crimes, nous autres de l'Holocauste étions condamnées par des criminels. Oui, notre siècle est celui des crimes sans châtiment. (p.81-82)

Fédor Dostoievski (1821-1881)    Les frères Karamazov
(15) - Toutes les science du monde ne vaut pas les larmes de cet enfant qui supplie: « son bon Dieu ». (p.217)

Anne Dufourmantelle (1964-2017)    Eloge du risque
(16) - Il est difficile, presque insurmontable, de renoncer à ce que quelqu'un vienne apposer sur nos souffrances la réponse juste, le baume magique de la reconnaissance enfin donnée. Comme il est difficile aussi à l'analyste de ne pas être au rendez-vous de l'apaisement exigé ! Nous cherchons l'autre à l'endroit de l'amour, nous nous défendons à la fois d'y croire, notre deni à la hauteur de la douleur. Mais qui nous sauvera de cette recherche du pur amour ? (142)

(17) - Quand nous souffrons de ce qui fait symptôme, nous croyons que cette souffrance nous empêche de vivre, alors qu'en réalité elle négocie pour nous le prix de la réalité. On adopte un symptôme parce qu'il est une solution à tout prendre, moins pire que de devoir trahir la fidélité originelle que nous avons tissée dans nos premiers liens d'amour, rapport considéré comme un équivalent de notre survie. Le symptôme est une tentative de continuer à tenir droit dans l'existence aux prix d'une souffrance qui ressemble étroitement à une dette. (p.23)

(18) - Car renoncer à souffrir, cela demande beaucoup de courage. (p.215)

Viktor Frankl (1905-1997)    Man's search for meaning: an introduction to logotherapy (1946)
(19) - If there is a meaning in live at all, then there must be a meaning in suffering. (p.106)

Johann Wolfgang Goethe (1749-1832)    Les souffrances du jeune Werther
(20) - La question n'est donc pas de savoir si un homme est faible ou s'il est fort; mais s'il peut soutenir le poids de ses souffrances, qu'elles soient morales ou physique;.. (72)

Johann Wolfgang Goethe (1749-1832)    Les affinités électives
(21) - C'est seulement dans la souffrance que nous sentons parfaitement toutes les grandes qualités qui sont nécessaires pour la supporter. (308)

Roger Ikor (1912-1986)    Les eaux mêlées (prix Goncourt 1955)
(22) - La souffrance endurée est endurée. Irréparable ! (p.25)

Charles Juliet (1934 - ....)    Gratitude
(23) - J'ai vraiment beaucoup de difficulté à comprendre qu'on puisse être à ce point indifférent à la souffrance que l'on cause. (p.50) [note YF: voir la fin de "Adolphe" de Benjamin Constant]

Imre Kertész (1929 - 2016) [ Prix Nobel de littérature 2002 ]    Journal de galère
(24) - Le bonheur tel que les hommes se l'imaginent. Ils croient que le bonheur est l'exact opposé de la souffrance; leur bonheur est un bonheur qui exclut la souffrance. Pauvres malheureux ! (p.132)

Imre Kertész (1929 - 2016) [ Prix Nobel de littérature 2002 ]    L'Ultime Auberge
(25) - La souffrance, seule la souffrance est sérieuse. (p.36)

Milan Kundera (1929-2023)    L'insoutenable légèreté de l'être
(26) - ...comment savoir à quel moment la souffrance devient inutile ? Comment déterminer l'instant où ça ne vaut plus la peine de vivre ? (p.435)

Milan Kundera (1929-2023)    La lenteur
(27) - Épicure, le plus grand théoricien du plaisir, a compris la vie bienheureuse d'une façon extrêment sceptique : éprouve du plaisir celui qui ne souffre pas. C'est donc la souffrance qui est la notion fondamentale de l'hédonisme : on est heureux dans la mesure où on sait écarter la souffrance ; et comme les plaisirs apportent souvent plus de malheur que de bonheur, Épicure ne recommane que des plaisirs prudents et modestes. La sagesse épicurienne a un arrière-fond mélancolique : [...] (p.16/17)

Catherine Laborde (1951-20..) & Thomas Stern (19.. - 20..)    Amour Malade
(28) - Lui : Il y a des douleurs qui vous suivent toute votre vie. Elles sont plus pérennes que nos amours. Elles les marquent de leur sceau. (p.130)

Jean de la Fontaine (1621-1695)    Maximes tirées des Fables
(29) - Le trépas vient tout guérir; Mais ne bougeons d'où nous sommes : Plutôt souffrir que mourir, C'est la devise des hommes. (Fables I-16: La mort et le bûcheron)

Marc Lambron (1957 -....)    Les Menteurs
(30) - L'expérience du temps, c'est d'avancer vers la souffrance des autres. Même si les vies ont suivi des cours séparés, avec une grande disparité d'évènements et d'attitudes, on se retrouve sur la nudité de l'essentiel: la mort de nos parents, un amour qui s'éteint, la conscience des rendez-vous manqués. (p.296)

Primo Levi (1917-1987)    La trève (1963)
(31) - Que vous soyez ou non croyant, que vous soyez ou non «patriote», si un choix vous est donné, ne vous laissez pas séduire par l'intérêt matériel ou intellectuel, mais choisissez le domaine qui peut rendre moins douloureux et moins périlleux l'itinéraire de vos contemporains et de vos descendants. (dans : ??? )

Primo Levi (1917-1987)    Les naufragés et les rescapés
(32) - Or je crois que les douze années hitlériennes ont partagé leur violence avec beaucoup d'autres espaces-temps historiques, mais qu'elles sont caractérisées par une inutile violence diffuse, devenue une fin en soi, visant uniquement à créer de la douleur.. (p.104)

(33) - En vérité, on se trouve amené à penser que, dans le Troisième Reich, la décision choisie, décision imposée d'en haut, fut celle qui comportait la plus grande douleur possible, le gaspillage maximum de souffrance physique et morale. Non seulement l'« ennemi » devait mourir, mais il devait mourir supplicié. (p.119)

Primo Levi (1917-1987)    Le métier des autres (1985)
(34) - C'est le difficile devoir de chaque homme de diminuer autant qu'il le peut la terrible masse de cette « substance » qui salit toute vie: la douleur sous toutes ses formes;... et il est étrange, et beau, que l'on puisse conclure à cet impératif à partir de prémisses radicalement différentes. (p.67)

Emmanuel lévinas (1906-1995)    Difficile liberté
(35) - La souffrance n'a aucun effet magique. Le juste qui souffre ne vaut pas à cause de sa souffrance, mais de sa justice qui défie la souffrance. (p.170)

Claire Marin (1974-....)    Rupture(s)
(36) -    Chaque être souffrant espère donner une signification, une raison à cette expérience absurde de la souffrance physique. (p.100)

William Somerset Maugham (1874-1965)    Et mon fantôme en rit encore ( A writer's Notebook)
(37) - Rien dans la vie n'a de signification, la douleur et la souffrance sont stériles et futiles. La vie n'a aucun but. Pour la nature rien ne compte hormis la perpétuation de l'espèce. (p.55)

(38) - Je n'ai jamais trouvé que la souffrance améliorât le caractère. [...] Mais la souffrance diminue la force vitale. (p.185)

(39) - On dit que la souffrance entraîne la résignation, et l'on considère la résignation comme la solution aux maux de l'existence. Mais se résigner, c'est s'abandonner aux caprices d'un sort hostile. La résignation accepte les traits dont nous meurtrit l'outrageuse fortune, et voit en eux un bienfait. Elle baise le fouet qui la cingle. C'est la vertu des vaincus. Un esprit plus courageux refuse tout compromis avec elle ; il mène une lutte incessante contre les circonstances, et bien qu'il ait conscience de l'inégalité du combat, il continue de se battre. L'échec est peut-être inévitable mais la défaite est double si elle est acceptée. Pour certains, Prométhée, enchaîné à son rocher et fort de son invincible courage, est une plus grande source d'inspiration que celui qui, sur une croix honteuse, prie son Père de pardonner à ses ennemis parce qu'ils ne savaient pas ce qu'ils faisaient. La résignation ressemble trop à l'apathie pour un esprit animé. Elle se soumet parfois à ce qui ne peut ni ne doit être supporté. C'est l'ultime tentative d'esclaves pour faire de leur manque de courage un motif de présomption. Et même si les fers qui retiennent un homme ne peuvent être brisés, qu'il demeure rebelle : bien qu'il endure le froid et la faim, la maladie, la misère et la solitude, bien qu'il sache que le chemin est escarpé et qu'aucune aube ne succédera à la nuit, que toujours il refuse d'admettre que le froid et la faim, la maladie et la misère sont bénéfiques; quoiqu'il n'ait pas la force de poursuivre ce combat sans espoir, qu'il conserve au cœur cette dernière étincelle de liberté qui lui permet d'affirmer que toute douleur est exécrable. (p.186)

Michel de Montaigne (1533-1592)    Essais . Livre troisième
(40) - Pour mesurer la constance il faut nécessairement savoir la souffrance. (chap. X)

Michel de Montaigne (1533-1592) - En Français Moderne    Essais - Livre premier
(41) - La vue des souffrances d'autrui me fait souffrir physiquement... (L1, XXI, p.120)

Michel de Montaigne (1533-1592) - En Français Moderne    Essais - Livre second
(42) - Notre bien-être n'est que la privation du mal-être. Voilà pourquoi la secte philosophique qui a le plus célébré la volupté l'a ramenée à la seule absence de douleur. Le fait de n'avoir pas de mal, c'est avoir le plus [grand] bien que l'homme puisse espérer ;... (L2, XII, p.599)

(43) - Les hommes sont tellement attachés à leur existence malheureuse qu'il n'y a pas d'état, si rude soit-il, qu'ils n'acceptent pour s'y maintenir ! (L2, XXXVII, p.920)

Michel de Montaigne (1533-1592) - En Français Moderne    Essais - Livre troisième
(44) - Celui qui craint de souffrir souffre déjà du fait qu'il craint. (L3, XIII, p.1321)

Robert Neuburger (1939 -2...)    Exister
(45) - C'est une souffrance que ne ne plus se sentir exister aux yeux de l'autre, d'être devenu transparent. (p.22)

(46) - La douleur qu'engendre le désamour est une source fréquente de souffrance. (p.66)

Amos Oz (1939 -....)    Les deux morts de ma grand-mère
(47) - Et quand on a mal, non seulement la sensation est réelle, mais c'est la réalité la plus réelle au monde. La cause de la douleur peut être indéterminée et la manière de l'interrompre impossible à trouver, mais la souffrance même est une île de certitude dans un océan d'incertitude. [ YF: je souligne ] (p.81)

(48) - Au lieu de tenter en vain de nous changer l'un l'autre, pourquoi ne pas nous souvenir quelquefois que personne ne devrait ajouter plus de souffrance à l'angoisse que nous réservent la vie, et la mort ? Que tout au fond, nos secrets sont les mêmes (p.311)

Bahya Ibn Paqûda (11me siècle)    Les devoirs du coeur (1080)
(49) - La souffrance tue l'orgueil. (p.378)

César Pavese (1908-1950)    Le métier de vivre
(50) - Mais la grande, la terrible vérité, c'est celle-ci : souffrir ne sert à rien. (p.79)

(51) - La plus atroce souffrance que l'on puisse faire à un homme, c'est de nier qu'il souffre. (p.145)

(52) - Au fond, le secret de la vie, c'est de faire comme si nous avions ce qui nous manque le plus douloureusement. (p.260)

Corine Pelluchon (1967-2...-)    Réparons le monde
(53) - [...] un être qui ressent la douleur et la souffrance de manière subjective trace des limites à notre droit de l'utiliser : [...] (p.26)

(54) - Car l'appartenance à l'espèce humaine n'est pas un critère suffisant pouvant justifier qu'un être soit traité sans qu'on prenne en considération son intérêt à ne pas souffrir. (p.28)

(55) - Pour tolérer la souffrance qui est infligée chaque jour aux animaux, il faut user de stratégies psychologiques. C'est ainsi que de nombreuses personnes les excluent de la sphère de leur considération morale et ne réservent leur compassion qu'aux membres de l'espèce humaine. (p.38)

Marcel Proust (1871-1922)    À la recherche du temps perdu. À l'ombre des jeunes filles en fleurs
(56) - Pour souffrir vraiment par une femme, il faut avoir cru complètement en elle. (p.517)

Marcel Proust (1871-1922)    À la recherche du temps perdu. Le côté de Guermantes
(57) - Pour une grande part, la souffrance est une sorte de besoin de l'organisme de prendre conscience d'un état nouveau qui l'inquiète, de rendre la sensibilité adéquate à cet état. (p.331)

Bertrand Russell (1872-1970)    La conquête du bonheur
(58) - Je ne crois pas qu'il existe quelque rationalité supérieure dans la souffrance. (p.16)

Léon Schwartzenberg (1923-2003)    Requiem pour la vie
(59) - La souffrance humaine est la même à travers les continents, et ceux qui la tolèrent se conduisent en tortinnaires passifs.(p.152)

Albert Schweitzer (1875-1965) [Prix Nobel de la Paix 1952]    Ma vie et ma pensée. [1931] (Epilogue)
(60) - Deux expériences projettent leur ombre sur mon existence : la première est la constatation que le monde est inexplicablement mystérieux et plein de souffrance; la seconde, le fait que je suis né à une époque de déclin spirituel de l'humanité.
Mon existence a trouvé sa base et son orientation à partir du moment où j'ai reconnu le principe du respect de la vie, qui implique l'affirmation éthique du monde.
C'est ainsi que j'ai pris position et que je voudrais travailler à rendre les hommes plus profonds et meilleurs, en les amenant à penser sur mêmes. Je suis en désaccord avec l'esprit de ce temps, parce qu'il est plein de mépris pour la pensée.
On a pu douter que la pensée fût jamais capable de répondre aux questions sur l'univers et sur notre relation avec lui, de sorte que nous puissions donner un sens et un contenu à notre existence.
Dans le mépris actuel de la pensée entre aussi de la méfiance. Les collectivités organisées, politiques, sociales et religieuse de notre temps s'efforcent d'amener l'individu à ne pas se forger lui-même ses convictions, mais à s'assimiler seulement celles qu'elles tiennent toutes prêtes pour lui.
L'homme qui pense par lui-même, et qui en même temps est libre sur le plan spirituel, leur est un être incommode et mystérieux. Il n'offre pas la garantie qu'il se fondra à leur gré dans l'organisation.
Tous les groupements constitués recherchent aujourd'hui leur force moins dans la valeur spirituelle des idées qu'ils représentent et des hommes qui leur appartiennent, que dans leur complète et exclusive unité. C'est de cette unité qu'ils croient tenir leur plus grande puissance offensive et défensive.
C'est pourquoi l'esprit de notre temps ne déplore pas que la pensée ne semble pas à la hauteur de sa tâche, mais s'en réjouit au contraire. Il ne tient pas compte de ce qu'en dépit de son imperfection elle a déjà accompli. Il ne veut pas reconnaître, - contre toute évidence, - que le progrès spirituel a été jusqu'ici l'oeuvre de la pensée. Il ne veut pas davantage envisager que la pensée accomplira peut-être dans l'avenir ce qu'elle n'a pu réaliser jusqu'ici. L'esprit de notre temps néglige ces considérations. Ce qui lui importe, c'est de discréditer de toutes les façons possibles la pensée individuelles...

(61) - Je n'ai jamais essayé de me dérober à cette communion de souffrance. Il me semblait aller de soi que nous devons tous aider à porter le fardeau de douleur qui pèse sur le monde.

(62) - Je me suis attaché à l'idée qu'il était donné à chacun de nous de faire cesser un peu cette souffrance.

Germaine de Staël (1766-1817)    De l'influence des passions
(63) - ...Ce n'est pas des torts, mais de la douleur qu'il importe de s'occuper. (p.337)

(64) - ...et qu'est-ce que l'homme, s'il n'a pas consolé l'homme, s'il n'a pas combattu la puissance du mal sur terre ?

...la douleur a raison contre les vainqueurs du monde. (p.249)

Alan Watts (1915-1973)    Eloge de l'insécurité
(65) - Si nous sommes destinés à des plaisirs intenses, nous devons aussi être sujets à d'intenses douleurs. (32)

(66) - Nous ne pouvons pas être plus sensible au plaisir sans être plus sensible à la douleur. (39)

Simone Weil (1909-1943)    La personne et le sacré
(67) - Comme la vérité est autre chose que l'opinion, le malheur est autre chose que la souffrance. (p.69)

Jeanette Winterson (1959 -)    Pourquoi être heureux quand on peut être normal (Why Be happy When You Could Be normal)
(68) - Sa souffrance était son armure. Avec le temps, elle est devenue sa seconde peau. A partir de là, impossible de l'enlever. Elle est morte sans antidouleur et donc, dans la douleur. (p.88)

Frédéric Worms (1964-....)    Revivre
(69) - Quoi de plus simple encore que de se réjouir, lorsqu'une souffrance s'arrête enfin, simple interruption de la douleur ? Pourtant, c'est là, et nulle part ailleurs, qu'Épicure verra la définition ultime, le comble du plaisir, donc de la sagesse. (p.241)

Yves Frisch (1944 -20..)    Dialogues - Alternatives - Engagements (1964 - 1970)
(70) - Ce que l'homme peut faire sur cette terre de meilleur c'est d'alléger la souffrance d'autrui.

(71) - C'est dans la souffrance que se trouve le sérieux de notre vie.




Pour retour écran précédent cliquez sur la touche `Précédente` de votre navigateur
Page générée le : 16/09/2024