- Qu'est-ce qui se cache derrière la publicité ? Le consommateur. Je veux dire l'idée que le
publicitaire se fait du consommateur. On parle toujours pour quelqu'un et en parlant,
on le juge.
(p.57)
- Au fond, le langage est toujours un jugement : sur les autres, sur soi-même, sur le monde.
(p.58)
- Finalement qu'est-ce qui compte le plus pour un homme digne de ce nom ? Les réussites
ou les échecs ? Moi, je crois que ce sont les échecs, ou plutôt la façon dont on est
capable de les surmonter.
(p.138)
- L'amitié ? C'est quand vous pouvez frapper à cinq heures du matin à la porte d'un ami
pour lui dire: « J'ai tué quelqu'un » et qu'il vous répond tranquillement « Faisons
disparaître le cadavre. Où est-il »
(p.261)
- Moi, je suis frappé d'une chose : c'est que ceux qui contestent la société de consommation,
ce sont qui n'ont pas encore eu le temps d'y entrer, mais qui en profitent déjà.
Autrement dit, ce sont ceux à qui on a donné la satisfaction du besoin avant le besoin
lui-même.
(p.348)
- Savoir faire, c'est une chose; savoir ce qu'il ne faut pas faire, c'est presque aussi
important.
(p.395)
- Tout se passe chez nous [En France] comme si donner une information c'était donner
un peu du pouvoir qu'on détient: alors, comme nous avons souvent tendance à penser
que l'autorité ne se partage pas, nous ne partageons pas non plus l'information, ni
à l'intérieur de l'entreprise ni à l'extérieur.
(p.401)
- Et puis dans le fait même d'informer, il y a une espèce, comment dirais-je ? de prise
en considération de l'autre. On l'estime capable de comprendre et de juger, on le
traite pas comme un demeuré, comme un enfant ou comme un subalterne. Informer c'est
mettre l'interlocuteur sur un pied d'égalité avec soi. A l'inverse, quand on cache
quelque chose à quelqu'un, c'est qu'on le méprise ou qu'on a pitié de lui.
(p.402)
- Le goût du secret procède toujours d'un grand sentiment de supériorité.
(p.402)
- Produire sans information, c'est produire à moitié.
(p.403)
- Ce sont les attitudes qui comptent plus que les théories ou les projets.
(p.417)
(Editions Laffont 1970. Dans le Livre de poche)
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