Christian Bobin (1951 - ....)

La lumière du monde


  • Si j'étais tant attiré par la lumière, c'est parce qu'il y avait un fond de ténèbres. (p.20)

  • J'ai assez vite compris que le langage n'est rien s'il n'est pas lumière. (p.26)

  • Il n'est peut-être jamais trop tard pour consoler quelqu'un. (p.55)

    (Editions Gallimard 2001)


Christian Bobin (1951 - ....)

Ressusciter


  • Une intelligence sans bonté est comme un costume de soie porté par un cadavre. (p.21)

  • Il y a parfois entre deux personnes un lien si profond qu'il continue de vivre même quand l'un des deux ne sait plus le voir. (p.25)

  • ...Demeure aussi la douceur d'avoir un jour prié pour un vivant. (p.90)

  • On ne peut bien voir qu'à condition de ne pas chercher son intérêt dans ce qu'on voit. (p.92)

    (Editions Gallimard 2001)


Christian Bobin (1951 - ....)

La plus que vive


  • Il nous faut naître deux fois pour vivre un peu, ne serait-ce qu'un peu. Il nous faut naître par la chair et ensuite par l'âme. Les deux naissances sont comme un arrachement. La première jette le corps dans le monde, la seconde balance l'âme jusqu'au ciel. (p.15)

  • ...ta manière de noircir des cahiers avec des citations picorées dans les livres, et ce matin je pense que ces cahiers sont la plus juste image de toi, du mouvement de ton âme vers le noble et le sublime. (p.29)

  • Tu m'as fait connaître, pourquoi le taire le grand délire de la jalousie. Rien ne ressemble plus à l'amour et rien ne lui est plus contraire, violemment contraire. Le jaloux croit témoigner, par ses larmes et ses cris, de la grandeur de son amour. Il ne fait qu'exprimer cette préférence archaïque que chacun a pour soi-même. Dans la jalousie il n'y a pas trois personnes, il n'y en a même pas deux, il n'y en a soudain plus qu'une en proie au bourdonnement de sa folie : je t'aime donc tu me dois tout. Je t'aime donc je suis dépendant de toi, donc tu es liée par cette dépendance, tu es dépendante de ma dépendance et tu dois me combler en tout et puisque te ne me combles pas en tout, c'est que tu ne me combles en rien, et je t'en veux pour tout et pour rien, parce que je suis dépendant de toi et parce que je voudrais ne plus l'être, et parce que je voudrais que tu répondes à cette dépendance, etc. Le discours de la jalousie est intarissable. Il se nourrit de lui-même et n'appelle aucune réponse, d'ailleurs il n'en supporte aucune - toupie, spirale, enfer. J'ai connu ce sentiment quinze jours, mais une heure aurait suffi amplement pour le connaître tout. Au quinzième jour l'enfer était passé, définitivement. (p.32)

  • La mort ne change pas une vie en destin. (p.35)

  • Peu de livres changent une vie. Quand ils la changent c'est pour toujours, des portes s'ouvrent que l'on ne soupçonnait pas, on entre et on ne reviendra plus en arrière. (p.46)

  • Le coeur de ceux que nous aimons est notre vraie demeure. (p.70)

    (Editions Gallimard 1996)



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dernière mise à jour : 03/04/2015 version: YF/03/2003