Anatole France (1844-1924) [Prix Nobel 1921]

Les Dieux ont soif


  • ..Il y a dans les hommes des caractères que les révolutions ne changent pas. (p.37)

  • L'unique fin des êtres semble de devenir la pâture d'autres êtres destinées à la même fin. (p.55)

  • J'ai l'amour de la raison, je n'en ai pas le fanatisme, répondit Brotteaux. La raison nous guide et nous éclaire; Quand vous en aurez fait une divinité, elle vous aveuglera et vous persuadera des crimes. (p.61)

  • ..La nature nous enseigne à nous entre-dévorer elle nous donne l'exemple de tous les crimes et de tous les vices que l'état social corrige ou dissimule. On doit aimer la vertu; mais il est bon de savoir que c'est un simple expédient imaginé par les hommes pour vivre commodément ensemble. Ce que nous appelons la morale n'est qu'une entreprise désespérée de nos semblables contre l'ordre universel, qui est la lutte, le carnage et l'aveugle jeu des forces contraires. Elle se détruit elle-même, et, plus j'y pense, plus je me persuade que l'univers est enragé... (p.61)

  • ...Les hommes avouent volontiers la cruauté, la colère, l'avarice même, mais jamais la lâcheté, parce ce que cet aveu les mettrait, chez les sauvages et même dans une société polie, en un danger mortel... (p.187/188)

    (Editions Calman-Lévy. Dans le livre de poche)


Anatole France (1844-1924) [Prix Nobel 1921]

Le livre de mon ami


  • [...] il est dans la nature humaine de penser sagement et d'agir d'une façon absurde. (p.46)

  • Il est à remarquer que les grandes personnes ne comprennent jamais bien ce qu'expliquent les petits enfants. (p.50)

  • [...] quiconque vit, fût-il petit chien, est au milieu des choses. (p.58)

  • Un jour, tandis que j'étais occupé à dessiner des bonhommes, ma mère m'appela sans songer qu'elle me dérangeait. Les mères ont de ces étourderies. (p.64)

  • Ne perdons rien du passé. Ce n'est qu'avec du passé qu'on fait l'avenir. (p.75)

  • Il faut être prêtre ou soldat pour ne pas connaître les angoisses du doute. (p.85)

  • Si l'on mettait à se cacher autant de soin qu'on met d'ordinaire à se montrer, on éviterait bien des peines. (p.112)

  • Portant, il fallait avoir de péchés ; car, point de péchés, points de confessions.
    [...]
    J'étais humilié de n'avoir pas de péchés. (p.142/143)

  • Je me mets autant que possible à ma place entre ceux qui ont plus d'esprit que moi et ceux qui en ont moins, et je compte sur l'intelligence des premiers. (p.166)

  • Si le désir embellit toutes les choses sur lesquelles il se pose, le désir de l'inconnu embellit l'univers. (p.167)

  • Il y a toujours moyen de s'entendre quand on s'aime. (p.181)

  • Les passions, il n'en faut pas médire. Tout ce qui est fait de grand en ce monde est fait par elles.[...] Ma fille, je suis content de vous. Ayez des passions fortes, laissez-les grandir et croissez avec elles. Et si, plus tard, vous devenez leur maîtresse inflexible, leur force sera votre force et leur grandeur votre beauté. Les passions, c'est toute la richesse morale de l'homme. (p.186)

  • Les enfants. Ils ont grand besoin qu'on les aime. (p.231)

  • Expérience. Elle me démontre que le scepticisme le plus étendu cesse là où commence soit la parole, soit l'action. Dès qu'on parle, on affirme. Il faut en prendre son parti. Je m'y résigne. (p.252)

  • Ce qu'on aime dans la bonté, ce n'est pas le prix qu'elle coûte, c'est le bien qu'elle fait. (p.275)

    (Edition Payot & Rivages Poche/Petite Bibliothèque - ISBN: 978-2-7436-2487-3)


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dernière mise à jour : 01/12/2018 version: YF/02/2002