La promesse de l'aube
- J'ai voulu disputer, aux dieux absurdes et ivres de leur puissance, la
possession du monde, et rendre la terre à ceux qui l'habitent de leur
courage et de leur amour.
(p.19)
- ... Ce fut seulement aux abords de la quarantaine que je commençais à
comprendre. Il n'est pas bon d'être tellement aimé, si jeune, si tôt.
Ca vous donne de mauvaises habitudes. On croit que c'est arrivé. On
croit que ce existe ailleurs, que ça peut se retrouver. On compte là-
dessus. On regarde, on espère, on attend. Avec l'amour maternel, la vie
vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais.
(p.38)
- Je ne dis pas qu'il faille empêcher les mères d'aimer leurs petits. Je
dis simplement qu'il vaut mieux que les mères aient encore quelqu'un
d'autre à aimer. Si ma mère avait eu un amant, je n'aurais pas passé ma
vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine. Malheureusement pour moi
je me connais en vrais diamants.
(p.39)
- Oui, ma mère avait du talent - et je ne m'en suis jamais remis.
(p.45)
- Tu seras ambassadeur de France, c'est ta mère qui te le dis.
(p.102)
- Mais enfin, la véritable tragédie de Faust, ce n'est pas qu'il air vendu
son âme au diable. La véritable tragédie, c'est qu'il n'y a pas de diable
pour acheter votre âme.
(p.132)
(voir toute la page) ...
- - Ecoute-moi bien. La prochaine fois que ça t'arrive, qu'on insulte ta
mère devant toi, la prochaine fois, je veux qu'on te ramène à la maison
sur des brancards. Tu comprends ?
(p.145)
- L'humour a été pour moi tout au long du chemin, un fraternel compagnonnage ;
je lui dois mes seuls instants véritables de triomphe sur l'adversité.
Personne n'est jamais parvenu à m'arracher cette arme, et je la retourne
d'autant plus volontiers contre moi-même, qu'à travers le «je» et le «moi»,
c'est à notre condition profonde que j'en ai. L'humour est une déclaration
de dignité, une affirmation de la supériorité de l'homme sur ce qui lui
arrive.
(p.160)
- .. Quand à ma charcutière, son point de vue était très
simple : je devais l'épouser. Elle accompagna sa mise en demeure d'un des
arguments les plus étranges qu'il m'eût été donné d'entendre, dans le
genre de fille mère abandonnée :
- Il m'a fait lire du Proust, du Tolstoï et du Dostoïevski, déclara la
malheureuse, avec une regard à fendre le coeur. Maintenant qu'est ce que
je vais devenir ?
(p.205)
(Edition Gallimard Folio)
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La vie devant soi
- Lorsqu'on s'occupe des enfants, il faut beaucoup d'anxiété, docteur, sans ça
ils deviennent des voyous.
(p.32)
- Elle disait qu'en France on était contre la mort douce et qu'on vous forçait
à vivre tant que vous étiez encore capable d'en baver.
(p.102)
- ...(elle) avait des faux papiers pour prouver qu'elle n'avait aucun rapport
avec elle-même.
(p.171)
- .. Je ne veux pas aller à l'hôpital. Ils vont me torturer.
...
- Ils vont me faire vivre de force, Momo. C'est ce qu'il font toujours à
l'hôpital. Ils ont des lois pour ça. Je ne veux pas vivre plus que c'est
nécessaire et ce n'est plus nécessaire. Il y a une limite même pour les
juifs. Ils vont me faire subir des sévices pour m'empêcher de mourir,
ils ont un truc qui s'appelle l'Ordre des médecins qui est exprès pour ça.
Ils vous en font baver jusqu'au bout et ils ne veulent pas vous donner le
droit de mourir, parce que ça fait des privilèges.... Momo, je ne veux
pas vivre uniquement parce que c'est la médecine qui l'exige.
(p.182)
- J'ai des faux papiers en règle.
(p.186)
(Edition Gallimard -Folio)
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Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable
- Nous sommes tous des ratés du rêve,..
(p.10)
- la fidélité n'était d'ailleurs pas pour moi un contrat d'exclusivité : elle
était une notion de dévouement et de communion dans le même sens des valeurs.
(p.11)
- C'était très exactement ce que j'entendais par fidélité : lorsqu'on fait passer
l'amour avant le plaisir. Mais je reconnais qu'il est permis de penser
différemment et de déceler dans une telle attitude, justement, un manque
d'amour.
(p.12)
- Depuis que l'homme rêve, il y a déjà eu tant d'appels au secours, tant de
bouteilles jetées à la mer, qu'il est étonnant de voir encore la mer, on ne
devrait plus voir que les bouteilles.
(p.12)
- Le goût des trophées ne passe pas avec l'âge, et le psychisme gagne souvent en
acharnement ce que le corps perd en vigueur.
(p.17)
- Les hommes meurent parfois beaucoup plus tôt qu'on ne les enterre.
(p.19)
- Dès qu'un homme se met à me parler « femmes », au pluriel, sur un ton de
complicité masculine entre connaisseurs de viande sur pied, je ressens à son
égard une montée de haine presque raciste. Et j'ai toujours eu horreur de ces
racolages confidentiels qui impliquent la fréquentation des mêmes bas-fonds
psychologiques.
(p.23)
- ...les Américains sont moins enclins que tous les autres peuples à reconnaître
dans l'homme la part d'échec.
(p.31)
- Mes rencontres étaient sans lendemain : elles ne posaient donc pas de questions
d'avenir.
(p.34)
- ...Il y a aussi que, pour la première fois, j'aime comme je n'ai jamais aimé
auparavant : avec désespoir...
(p.35)
- Je ne me souvenais même plus de mes autres amours, peut-être parce que le
bonheur est toujours un crime passionnel : il supprime tous les précédents.
(p.40)
- Vivre est une prière que seul l'amour d'une femme peut exaucer.
(40)
- Je n'ai jamais été un homme de plaisir mais un homme de sanctuaire.
(43)
- Ce n'est pas une partenaire, c'est une femme que j'aime.
(p.56)
- La tombe ne me fait pas peur, au contraire, à condition d'y arriver en pleine
possession de mes moyens.
(p.57)
- Rien ne m'est plus indifférent que ce qui n'est pas toi mon amour.
(p.59)
- Je voulus la prendre dans mes bras, avec cette idée si masculine que tout
serait instantanément pardonné.
(p.62)
- Sans toi, Laura, je ne me serais même pas aperçu que je n'étais pas là.
(64)
- ... ces bouquets de fleurs qui partent toujours à la recherche d'un coeur et ne
trouvent qu'un vase.
(p.67)
- Laura, il y a quarante-cinq que je rêve d'épouser mon premier amour.
(p.73)
- ..on fait moins de mal en abandonnant une femme de vingt ans après une brève
liaison qu'une femme de quarante ans après vingt ans de vie commune.
(79)
- Le monde meurt de l'envie de naître.
p.82)
- Le vingtième siècle n'a pas préparé le vingt et unième : il s'est épuisé à
satisfaire le dix-neuvième.
(p.82)
- Les Américains ne peuvent supporter l'idée d'un problème sans solution. Ils
sont moins que tout autre peuple capables de coexister pacifiquement avec ce
qu'il y a d'insoluble autour d'eux et en eux-mêmes. La «condition humaine» au
sens de l'irrémédiable et de l'échec, les précipite chez les psychiatres ou
dans une course effrénée vers des substituts de puissance, argent et records du
monde. Le plus grand danger pour le monde serait l'impuissance américaine.
Le godemiché a existé de tout temps, mais chez eux, il est devenu nucléaire.
(p.83/84)
- On sous-estime toujours les hommes que l'on connaît trop bien.
(p.98)
- Les traités de paix avec soi-même sont souvent les plus difficiles à conclure.
(109)
- Je l'aimais trop profondément pour pouvoir me passer d'avenir.
(p.118)
- Rien n'est plus réconfortant que de faire preuve de volonté à l'égard de
soi-même, savoir prendre une décision difficile et s'y tenir.
(p.122)
- Il paraît qu'il ne faut pas avoir peur du bonheur. C'est seulement un bon
moment à passer.
(p.123)
- ...Nous avons désappris à nous ignorer.
(134)
- ...La conversation est une de formes les plus méconnues du silence.
(134)
- Tu manques d'amitié pour toi-même, voilà. Il faut être tolérant. Tu n'es pas
tolérant avec toi.
(p.134)
- Il n'y a d'ailleurs rien de tel que la vérité pour aider à mentir.
(p.157)
- La part de l'inconnu et de l'incompréhensible dans chacun augmente
considérablement avec le nombre d'années...
(158)
- Je fais une crise de puberté. C'est très fréquent vers la soixantaine.
(v160)
- S'il était possible de s'orienter avec clarté dans les ténèbres de
l'inconscient, il n'y aurait pas d'inconscient.
(v162)
- Il croit qu'il existe un art de perdre et qui s'appelle l'humour. Cela mène
souvent à renoncer à la victoire par peur de la défaite...
(p.180)
(Edition Gallimard -Folio)
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Clair de femme
- Je ne crois pas aux pressentiments, mais il y a longtemps que j'ai perdu foi en
mes incroyances.
(p.9)
- Son caniche le regardait anxieusement, car il n'est pas toujours facile de
comprendre un homme.
(p.16)
- J'ai connu tant de femmes, dans ma vie, que j'ai pour ainsi dire toujours été
seul. Trop c'est personne.
(p.21)
- Il ne suffit pas d'être malheureux séparément pour être heureux ensemble. Deux
désespoirs qui se rencontrent, cela peut bien faire un espoir, mais cela prouve
seulement que l'espoir et capable de tout...
(p.26)
- Je n'avais pas la moindre chance de m'en tirer seul et la raison était bien
simple : j'avais trop aimé pour être encore capable de vivre de moi-même.
C'était une impossibilité absolue, organique : tout ce qui faisait de moi un
homme était chez une femme.
(p.40/41)
- - Est-ce que je suis envahissante ?
- Terriblement, lorsque tu n'es pas là.
(p.49)
- Les mots sont des espèces de ballons d'air qui te permettent de flotter à la
surface.
(p.63)
(p.62)
- Je suis un égoïste. Ce qu'on appelle l'égoïsme, c'est aussi vivre pour
quelqu'un d'autre, cet qui vous donne une raison de vivre.
(p.62)
- Les mots sont des espèces de ballons d'air qui te permettent de flotter à la
surface.
(p.63)
- Les hommes oublient toujours que ce qu'ils vivent n'est pas mortel.
(p.65)
- Une femme qui écoute de la musique dès qu'elle est seule, il n'y a rien de plus
urgent.
(p.68)
- Je vais vous montrer comment c'est chez les autres. Il est temps que vous vous
sentiez... moins unique.
(p.76)
- Nous pouvons échouer, vous et moi : je sais qu'il est difficile de faire un
navire de haute mer avec les débris de deux naufrages.
(p.78)
- Il n'y a pas dans la vie de pilote automatique.
(p.81)
- Parfois, tuer la sensibilité, c'est une question de survie.
(p.87)
- Il suffit d'être désespéré et on est prêt à croire n'importe quoi..
(p.91)
- C'est merveilleux, pouvoir aider quelqu'un quand on a soi-même besoin de
secours...
(p.91)
- La psychologie est riche de toutes sortes de possibilités. Des combinaisons
inépuisables. Et il est permis de tricher. Il est permis d'ajouter, d'enlever
et de remplacer les pièces. Tous les coups sont acceptés, et on joue toujours
contre soi-même. Car s'il y a infinité de pièces et infinité de combinaisons,
il y a une seule reine : la culpabilité. Mais quoi, sans la psychologie, on
serait des bêtes.
(p.124)
- La faiblesse a toujours vécu d'imagination. La force n'a jamais rien inventé,
parce qu'elle croit se suffire. C'est toujours la faiblesse qui a du génie.
(p.125)
- Ce que je veux dire, c'est qu'il y a dans l'humanité une part de folie qui
n'est pas une part humaine...
(p.128)
- Aimer est la seule richesse qui croît avec la prodigalité. Plus on donne et
plus il vous reste.
(130)
- Vous êtes là, il y a clair de femme, et le malheur cesse d'être une qualité de
la vie.
(p.138)
- Il y a chez toi une ferveur religieuse d'aimer une femme qui est beaucoup plus
proche de la ferveur religieuse que d'une femme.
(p.146/147)
- Aimer est une aventure sans carte et sans compas où seule la prudence égare.
(p.147)
- Tu m'as redonné un certain sens du possible. Je l'avais perdu. C'est énorme,
tu sais, après quarante ans, de découvrir que c'est encore possible.
(p.166)
((Édition Gallimard 1977. Collection Folio n° 1367)
|
Pseudo
- J'entends et je comprends même le silence. C'est une langue particulièrement
effrayante, et la plus facile à comprendre.
(p.21)
- Il y a surtout des millions de gens qui gardent le silence parce qu'ils ont
toute leur raison et ils savent que ce n'est pas la peine d'appeler au secours.
Que c'est même dangereux, il y aurait des représailles.
(p.54)
- Je ne veux pas être suivi. Je jure sur tout ce que j'ai de sacré que je ne veux
mener personne nulle part.
(p.78)
- Je pratique des trous de mémoire, par salubrité et hygiène mentale, mais c'est
parfois impossibles.
(p.139)
- Je suis toujours très calme quand je perds la tête. Parce que c'est justement
ma tête qui m'empêche d'être calme.
(p.190)
(Mercure de France 1976 Paru sur le nom d'Emile Ajar dans la collection Folio)
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L'affaire homme
( Interviews et articles divers.)
- [...] le véritable souci de tout mon roman est la dignité de l'homme, ce sont
les droits de la personne humaine, c'est un certain refus de renoncer à ce que
l'homme s'est raconté sur lui-même dans ses moments d'euphorie.
(p.19)
-
Notre époque est arrivée à un tel degré dans le totalitaire, non seulement au
sens politique, mais au sens de l'effort économique au sens du travail et de
la misère, de la peur et du désarroi, au sens des menaces qui pèsent sur nous
et qui sont totales — qu'il m'a paru important de hurler, avec toute la force
dont je suis capable, que nous devons être guidés, quels que soient nos
systèmes idéologiques, quelle que soient les difficultés de notre marche en
avant, quelles que soient nos tâches essentielles, par le souci de préserver
une marge de sécurité où il y aurait toujours assez de place pour un certains
minimum de l'humain qui nous garderait à la fois de nos erreurs et de nos
vérités.
Je m'explique. Je suis à priori contre tous ceux qui
croient avoir absolument raison.
(p.20)
- Est faux ce qui nous asservit, est vrai ce qui nous laisse à peu près libres -
éternel improvisateur de lui-même, l'homme ne doit se prosterner ni devant la
vérité, ni devant l'erreur, mais seulement devant une certaine notion de sa
propre fiabilité.
(p.23)
- ... pour l'essentiel la condition humaine n'est pas susceptible de solution
uniquement politique.
(p.27)
- ..je refuse de m'incliner devant tout ce qui démontre, ou semble démontrer,
l'impossibilité d'être un homme, puisqu'il me faut continuer d'être un homme
malgré tout.
(p.32)
- La question n'est pas de savoir si nos arrière-petits-neveux auront les yeux
bridés, mais quel genre de monde ces yeux vont contempler.
(p.44)
- Il n'y a pas grand-chose au monde qui m'attire davantage qu'un visage de femme.
(p.77)
- De même que nous ne saurions vivre sans mythes et symboles essentiels, nous ne
saurions nous conduire en êtres humains sans politesse. Quand nos mythes ou
symboles sont détruits ou s'effondrent, nous sommes bons pour le psychiatre ou
l'asile d'aliénés, ou encore pour un régime totalitaire qui satisfera tous nos
besoins animaux, dès lors que nous n'avons aucune objection à être traités
comme des bêtes.
(p.84)
- La politesse est la tolérance appliquée au niveau de la vie quotidienne ; après
tout, la première mission de la civilisation est de faciliter la vie de tous.
(p.89)
- Sur Camus... Je cite ses mots : « Croire qu'on a absolument raison est le début
de la fin. »
(p.99)
- Sur Camus... Il me semble toutefois me rappeler qu'il disait... non en fait
rien de bien important. Juste qu'il est des vérités qui valent qu'on meure pour
elles, mais aucune qui vaille qu'on tue en leur nom. C'est alors qu'il écrivit
Le peste.
(p.101)
- Néanmoins, le fait est que si nous commençons à nous soumettre au diktat de la
seule efficacité matérielle, le genre humain pourra éventuellement survivre,
mais pas l'humanité.
(p.111)
- La croisade pseudo-freudienne contemporaine contre les inhibitions est un autre
exemple typique d'un fait oublié de longue date, que toute espèce de dignité,
de bienséance, de générosité ou d'idéalisme n'est en aucune façon un beau
fruit doré naturel qui pousse dans le jardin splendide de notre ère, mais, dans
une large mesure, l'effet d'inhibitions et de frustrations, de discipline et de
restrictions, d'un « viol » constant de nos instinct, d'une terrible et
douloureuse lutte contre la nature.
(p.126)
- En aucune façon on ne saurait qualifier de civilisé l'individu sans refoulement
ni inhibition, et permettez-moi de vous le dire d'emblée : la seule chose qui
m'importe ici, ce n'est pas la civilisation elle-même, mais le bonheur.
(p.127)
- Supprimez les inhibitions, les frustrations, et réalisez l'ajustement, c'est la
base même de notre accomplissement culturel qui sera détruite.
(p.129)
- Pour les jeunes d'aujourd'hui, être inadapté vaut éloge, c'est une première
nécessité en termes de dignité, de survie morale et psychologique, aussi bien
que le premier préalable d'un changement radical d'environnement.
(p.188)
- Je ne crois pas que ce soit un temps où on puisse avoir une conscience et être
entièrement sain d'esprit.
(p.191)
- Quelle est l'idéologie qui peut résoudre le problème de la mort ?
(p.209)
- Pour moi, ce qu'il y a de plus juste dans une cause, c'est toujours la façon de
la défendre.
(p.225)
- D'une manière générale, nous allons vers un âge où la vie réelle céera de plus
en plus le pas à l'irréalité : télévision, divertissement ou culture, le
transfert de l'intérêt vers l'au-delà du réel est, dès maintenant, apparent
dans les pays à technologie développée.
(p.237)
- Il ne peut y avoir de civilisation matérialiste à part entière sans que
celle-ci soit aussi une civilisation de l'oubli.
(p.237)
- Mais est-il bien nécessaire de persister à dire qu'aucun homme n'est une île ?
(p.242)
- Le soleil a besoin de ciel.
(p.263)
- Je perdrai ma voix à force de le crier : notre société est une société de
provocation. Par mille incitations quotidiennes, elle pousse au crime.
(p.267)
- Cet homme est chrétien jusqu'à la moelle. Dés qu'il fait un reproche, il ajoute
aussitôt qu'il ne reproche rien.
(p.280)
- A partir du moment où vous n'avez pas une conception sacrée de l'humain rien ne
vous empêche de faire de notre peau des abat-jour.
(p.292)
- J'ai horreur des objets de valeur.
(p.296)
- J'ignore ce que c'est une dépression nerveuse, parce que pour moi c'est l'état
normal de l'humanité.
(p.305)
- ..je donne une définition de l'âme : c'est la conception que chacun se fait de
sa dignité et de son honneur...
(p.306)
- Je trouverais parfaitement normal de pouvoir dire à une femme sans qu'elle se
sente blessée : « Je vous trouve très sympathique mais je n'ai pas envie de
coucher avec vous. »
(p.323)
- La féminité... Elle seule est civilisation.
(p.346)
- [Nazisme :] Personne ne connaîtra jamais les noms de ceux qui portaient en eux
une grande oeuvre future et qui ont été exécutés avant de naître.
(p.354)
(Éditions Gallimard 2005 dans collection Folio)
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dernière mise à jour : 11/08/2024 #6/09/2023
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version: YF-03/2001
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