André Gide (1869-1951) [Prix Nobel 1947]
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Les faux monnayeurs.
- Ne pas savoir qui est son père, c'est ça qui guérit de la peur de lui ressembler.
(p.8)
- Quiconque aime vraiment renonce à la sincérité.
(p.88)
- Je ne suis jamais que ce que ce que je crois que je suis - et cela varie sans cesse,
de sorte que souvent, si je n'étais là pour les accointer, mon être du matin ne
reconnaîtrait pas celui de soir.
(p.89)
- L'analyse psychologique a perdu pour moi tout intérêt du jour où je me suis avisé que
l'homme éprouve ce qu'il s'imagine éprouver. De là à penser qu'il s'imagine éprouver
ce qu'il éprouve... Je le vois bien avec mon amour : entre aimer Laura et m'imaginer
que je l'aime - entre m'imaginer que je l'aime moins, et l'aimer moins, quel dieu
verrait la différence ? Dans le domaine des sentiments, le réel ne se distingue pas
de l'imaginaire. Et s'il suffit d'imaginer qu'on aime pour aimer, ainsi suffit-il de
se dire qu'on imagine aimer, quand on aime, pour aussitôt aimer un peu moins, et
même pour se détacher un peu de ce qu'on aime - ou pour en détacher quelques
cristaux. Mais pour se dire cela ne faut-il pas déjà aimer un peu moins ?
(p.90-91)
- Il prend toutes les choses et les êtres pour ce qu'ils se donnent; c'est peut-être
parce que lui se donne toujours pour ce qu'il est.
(p.118)
- ...L'important n'est pas tant d'être franc que de permettre à l'autre de l'être.
(p.119-120)
- Si l'on pouvait recouvrer l'intransigeance de la jeunesse, ce dont on s'indignerait
le plus, c'est ce qu'on est devenu.
(p.208)
- ...les idées n'existent que par les hommes; mais, c'est bien là le pathétique; elles
vivent au dépens d'eux.
(p.236)
- ...je crois de toute mon âme que, sans mysticisme, il ne se fait ici-bas rien de
grand, rien de beau. [ note YF: mysticisme : ne faut-il pas seulement comprendre
:«ferveur» ]
(p.241)
- Valoir exactement ce qu'on paraît; ne pas chercher à paraître plus qu'on ne vaut...
On veut donner le change, et l'on s'occupe tant de paraître, qu'on finit par ne
plus savoir qui l'on est...
(p.251)
- Quand nous sommes jeunes, nous souhaitons de chastes épouses sans savoir tout ce que
nous coûtera leur vertu.
(p.284)
- ...souvent il doivent la maîtrise d'eux-mêmes moins à la force de leur caractère
qu'à une certaine indigence de tempérament.
(p.406)
- Dans un monde où chacun triche, c'est l'homme vrai qui fait figure de charlatan.
(p.415)
- Lorsque j'étais plus jeune, je prenais des résolutions, que je m'imaginais vertueuses.
Je m'inquiétais moins d'être qui j'étais, que de devenir qui je prétendais être.
A présent, peu s'en faut que je ne voie dans l'irrésolution le secret de ne pas
vieillir.
(p.422)
- Il est bon de suivre sa pente, pourvu que ce soit en montant.
(p.445)
- Il s'imagine qu'il croit parce qu'il continue d'agir comme s'il croyait. Il n'est plus
libre de ne pas croire...
(p.467)
(Edition Gallimard. Collection le Livre de poche)
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André Gide (1869-1951) [Prix Nobel 1947]
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Les nourritures terrestres (1897)
- Et quand tu m'auras lu, jette ce livre
(p.15)
- Que mon livre t'enseigne à t'intéresser plus à toi qu'à lui même, - puis
à tout le reste plus qu'à toi.
- Que l'importance soit dans le regard, non dans la chose regardée.
(p.21)
- Car, je te le dis en vérité, Nathanaël, chaque désir m'a plus enrichi que la
possession toujours fausse de l'objet même de mon désir.
(p.21)
- Une existence pathétique, Nathanaël, plutôt que la tranquillité.
(p.22)
- La mélancolie n'est que de la ferveur retombée.
(p.23)
- Comprendre, c'est se sentir capable de faire. ASSUMER LE PLUS POSSIBLE D'HUMANITÉ,
voila la bonne formule.
(p.24)
- Ce qu'un autre aurait aussi bien fait que toi, ne le fais pas. Ce qu'un autre
aurait aussi bien dit que toi, ne le dis pas, - aussi bien écrit que toi, ne l'écris pas.
(p.169)
(Edition Gallimard.Collection le Livre de poche)
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dernière mise à jour : 21-08-2021
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version: YF-11/2001
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