- Je sais que je mourrai un jour[...]. Ce savoir le plus profond, le plus
intime est paradoxalement ce que j'ai en commun avec tous les autres
humains. C'est pourquoi la mort d'autrui me touche. Elle me permet
d'entrer au coeur de la seule et vraie question: quel sens a donc ma vie ?
(p.13)
- Les derniers moments de la vie d'un être aimé peuvent être l'occasion d'aller
le plus loin possible avec cette personne. Combien d'entre nous saisissent cette
occasion ? Au lieu de regarder en face la réalité de la proximité de la mort,
on fait comme si elle n'allait pas venir. On ment à l'autre, on se ment à
soi-même, et, au lieu de se dire l'essentiel, au lieu d'échanger des paroles
d'amour, de gratitude, de pardon, au lieu de s'appuyer les uns sur les
autres pour traverser ce moment incomparable qu'est la mort d'un être aimé,
en mettant en commun toute la sagesse, l'humour et l'amour dont l'être
humain est capable pour affronter la mort, au lieu de cela, ce moment
unique, essentiel de la vie, est entouré de silence et de solitude.
(p.17)
- Il y a une façon de prendre soin d'un mourant qui lui permet de se sentir
une âme vivante jusqu'au bout.
(p.21)
- Faire le deuil de son autonomie est une des souffrances les plus pénibles qui
soient.
(p.34)
- Mais ce qui était grave, c'était la chagrin de la séparation, et pour certains
aussi c'était de mourir sans avoir vraiment, intensément vécu.
(p.39)
(Editions Robert Laffont 1995. Dans le collection Press Pocket)
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