- Pour rester humains, nous devons nous contrôler en maintenant certaines limites que notre
regard n'a pas à franchir.
(p.122)
- Pour surmonter leur terreur de la fin mésérable qui les attend, il faut que les survivants
puissent croire en l'utilité de leur propre mort. Car c'est ainsi, comme part de l'existence
des vivants qu'ils laissent après eux, que les défunts peuvent subsister.
(p.164)
- Mais peut-on imaginer plus effrayant, plus grotesque que la conception insouciante des
hommes forts de la politique, persuadés que l'être humains, même précipité dans le bourbier le
plus infect, arrivera toujours, d'une façon ou d'une autre, à s'en tirer tout seul ? Est-il une
foi en l'humanisme plus abjecte que celle-là ?
(p.173)
- L'homme qui porte un regard trop lucide sur toutes les perspectives d'une situation limite n'a
sans doute d'autre issue que le désespoir. Seul celui qui, avec un oeil émoussé, prend cette
situation uniquement comme l'un des aspects de la vie quotidienne, est en mesure de lutter
contre elle.
(p.184)
- Ne céder ni à l'excès de désespoir ni à l'enivrement d'une vaine espérance, bref, être un
humaniste dans le vrai sens du terme.
(p.186)
(Editions Gallimard, 1965 - 1996 pour la traduction. Dans collection Folio 2011 traduit par Dominique Palmé)
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