Arthur Koestler (1905-1983)

Le zéro et l'infini


  • Comment peut-on transformer le monde, si l'on s'identifie avec tout le monde ?
    - Et comment faire autrement pour le transformer ?
    - Celui qui comprend, et pardonne, - où donc trouvera-t-il un mobile d'action
    - Et où donc n'en trouvera-t-il pas ? (p.34)

  • Le Parti, c'est l'incarnation de l'idée révolutionnaire dans l'Histoire. L'histoire ne connaît ni scrupules ni hésitations. Inerte et infaillible, et coule vers son but. A chaque courbe de ses cours elle dépose la boue qu'elle charrie et les cadavres des noyés. L'histoire connaît son chemin . Elle ne commet pas d'erreurs. Quiconque n'a pas une foi absolue dans l'Histoire n'est pas à sa place dans les rangs du Parti. (p.55)

  • ..il n'y avait qu'une seule vertu révolutionnaire qu'il n'eût jamais apprise, l'insincérité envers soi-même. (p.80)

  • « Mais comment peut-on dans le présent décider de ce qui se passera pour la vérité dans l'avenir ? Nous faisons oeuvre de prophètes sans en avoir le don...». (p.116)

  • « Le fait est que je ne crois plus à mon infaillibilité. C'est pourquoi je suis perdu. » (p.117)

  • Je plaide coupable d'avoir mis l'idée de l'homme au-dessus de l'idée d'humanité. (p.211)

  • Quiconque s'oppose à la dictature doit accepter la guerre civile comme moyen. Quiconque recule devant la guerre civile doit abandonner l'opposition et accepter la dictature. (p.232)

    (Calman-Lévy. 1945. traduit par ... [ non indiqué sur la version que je possède !!!])


Arthur Koestler (1905-1983)

Un testament espagnol (1938)


  • Qui croit vraiment à sa propre mort ? Je pense toujours à sir Peter qui m'expliquait qu'avant de se suicider à la morphine, il faut désinfecter l'aiguille pour éviter un abcès.Je crois qu'il y a là presque une loi mathématique: l'incrédulité en la mort croît en proportion géométrique avec sa proximité. (p.181)


Arthur Koestler (1905-1983)

La Tour d'Ezra


  • - Nous ne pouvons pas nous permettre de comprendre la position des autres. (p.50)

  • ...Nous ne savons que trop bien ce que la Bouteille détermine chez le « goy » : des chansons, d'abord, de la sentimentalité ensuite, et, pour finir, le pogrom... (p.54)

  • Il est surprenant de constater combien sont peut nombreux les besoins essentiels une fois supprimés la compétition et l'accumulation. (p.107)

  • Je me demande si aucune autre race possède au même degré que la nôtre cette capacité de fanatisme doctrinaire. (p.108)

  • Un autre résultat paradoxal de l'éducation communautaire est qu'au lieu de supprimer, elle accentue l'attachement sentimental des parents pour leurs enfants, qui m'a toujours semblé l'une des particularités les plus ennuyeuses de notre race. (p.125)

  • (La fonction de parent, qui implique le rôle le plus gros de responsabilité de la société, est la seule pour laquelle aucune autorisation ou permis ne soit exigé.) (p.125)

  • Le diable vous emporte avec votre objectivité ! Une race qui reste objective quand sa vie est en jeu est destinée à la perdre. (p.183)

  • Se soumettre à la vie tout en cherchant à conserver l'intégrité de sa douleur est une hypocrisie née du remords. Une fois qu'on a choisi, il n'y a plus à revenir en arrière; il s'agit de nous adapter à un monde appauvri et changé. Celui qui porte indéfiniment le deuil vit dans l'espoir que le monde reprendra son visage d'antan. Vain espoir. Le monde ne retrouvera jamais cette parcelle de chaleur qu'il a perdue. Une tache solaire a éclaté et sa chaleur s'est répandue dans l'immense réservoir de l'indifférence cosmique. Le spectre de la lumière a changé. Tout est devenu un peu moins brillant, un peu plus pâle, un peu plus gris. (p.317)

  • Que cela nous plaise ou non, toute la vie sociale implique ce principe que les actes individuels engagent la responsabilité collective. (p.318)

  • Aucun horloger ne peut réparer un ressort cassé : on est obligé d'en acheter un autre... (p.321)

  • Une nation d'objecteurs de conscience ne peut pas survivre. (p.345)

  • ...le meilleur remède pour un homme qui va à la dérive est de se voir confier une mission dangereuse au cours de laquelle il sera guéri ou tué. (p.352)

  • Les maris ne sont jamais plus affectueux qu'après l'adultère occasionnel si indispensable à une vie conjugale bien équilibrée. (p.400)

  • ...car les Juifs ne sont pas un accident biologique, mais les représentants de la condition humaine portée à l'extrême, un portion de l'espèce écorchée vive....

    ...Ils formaient la cible naturelle de tous les mécontents parce qu'ils étaient si exaspérément, si anormalement humains... (p.409)

    (Calmann-Levy 1947. Traduit de l'anglais par Hélène Claireau)


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