Rax Rinnekangas (1954 - ....)

Le juif égaré


  • La culpabilité collective des Allemands est-elle si lourde à porter que la seule façon de le faire consiste à l'exposer dans toute sa nudité ? L'Allemagne - condamnée par tous les autres pays - a transformeé les camps de la mort en musées, pour témoigner des atrocités commises afin qu'elles ne se reproduisent plus jamais. Pourtant, cette autocritique nationale et étatique, certes honnête, ne cache-elle pas un sentiment de fierté inconscient, une admiration pour un mal divin qui s'était inscrit dans la tradition séculaire de l'antisémitisme ? (p.37)

  • La civilisation occidentale est une rescapée des camps - au même titre que le sont les centaines de milliers de personnes partout dans le monde, qui ne cessent de revoir les flammes des crématoriums et de sentir l'odeur de la chair humaine qui brûle. Suivant les propres mots de Kertész, ces flammes ont réduit en cendres les valeurs occidentales respectées jusque-là; la case départ, et l'unique cause de cet effondrement éthique, de cet obscurantisme moral et spirituel, n'est autre que la Shoah. (p.44)

    (Editions Phébus 2008 - Traduit du finnois par Johanna Kuningas en collaboration avec Patricia Duez)



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dernière mise à jour : 27/02/2014 version: 27/02/2014