- Certains êtres, à mesure que le temps passe, deviennent de plus en plus libres: ils se
redressent au lieu de s'affaisser. Il émane d'eux une énergie étonnante. Ils sont lumière
pour qui les rencontre. J'aimerai savoir ce qu'ils ont fait des ombres de leur passé. De leur
regrets, de leurs déchirures. Comment ils s'en sont arrangés.
(p.20)
- .."Crois-tu qu'il existe des gens qui ne connaissent pas la joie ? qui passent une
vie entière sans la rencontrer ? "
(p.21)
- Attendre est si difficile. Comment attendre sans espérer ? Et comment espérer tout en se
protégeant, en se préparant au pire ?
(p.35)
- Si jamais tu ne revenais pas, t'aurai-je donné assez d'amour ? Aurai-je assez pris le temps
de te regarder, de t'écouter, de te voir grandir, de m'émerveiller de toi ? Auras-tu reçu assez
de caresses, de baisers ? Aurons nous suffisamment ri ensemble ?
(p.43)
- Certains déserts ne se traversent que dans un sens.
(p.57)
- Si je n'avais pas ce cahier, je crois que je me serais lentement laissée aller au désespoir, comme
Vincent. Je ne savais pas que les mots peuvent sauver. Aujourd'hui, je le sais : ils
maintiennent le lien à soi. Ils permettent de ne pas s'égarer dans la nuit profonde de la folie.
(p.58)
- J'ai peur qu'il nie le passé; qu'il croie que la seule manière de pouvoir survivre est d'en faire
table rase. Car qui peut nous obliger à croire à ce qui a existé, si ce n'est nous-même ? Je connais
Vincent, je l'imagine : lorsque nous nous serons quittés, il fermera les yeux et décidera que le
passé n'a aucune valeur, que tout commence aujourd'hui. Il chassera les images, les souvenirs. Il
les piétinera en quelque part obscure de lui et prendre soin de bien en verouiller l'accès. Hier
n'était rien, demain contient la promesse d'une renaissance.
- Je ne lui en veux pas : qui ne serait tenté par un tel abandon ?
(p.64)
- J'ai essayé de trouver les mots justes, justes pour lui, justes pour nous. Pour qu'aucune violence,
aucun mal ne soit ajouté à notre désastre.
(p.67)
- C'est l'ombre qui donne à la lumière sa splendeur.
(p.97)
- L'éternité n'est pas dans le temps, elle est dans la profondeur.
(p.98)
(Editions Stock 2006)
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