Irvin D. Yalom (1931 -....)
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Apprendre à mourir.
La méthode Schopenhauer
- .. un torrent de compassion pour elle et pour ses frères humains, victimes de
ce curieux dévoiement de l'évolution qui leur accorde la conscience de soi
mais sans l'équipement psychologique adéquat pour apaiser la douleur du
caractère éphémère de l'existence. Ainsi avons-nous construit sans relâche, à
travers les années, les siècles et les millénaires, des abris de fortune pour
nous protéger de notre propre finitude.
(p.19)
- Vivre dans le désespoir parce que la vie a une fin, parce qu'elle ne propose
pas de but élevé ou de projet grandiose, voilà qui est faire preuve d'une
ingratitude grossière.
(p.21)
- ..on perd trop du spectacle de la vie à ne pas tomber la veste et se joindre à
la fête. Pourquoi se ruer vers la porte de sortie avant même la fermeture de
l'établissement ?
(p.22)
- Vivez votre vie à fond, et alors, mais seulement alors, mourrez. Ne laissez
aucune vie non vécue dernière vous.
(p.23)
- Les enfants privés de l'amour maternel ne parviennent pas à entretenir la
confiance minimale requise pour s'aimer eux-mêmes, pour croire que les autres
vont les aimer ou, tout simplement, pour aimer la vie.
(p.57)
- Les études montrent que, quel que soit le thérapeute , les psychothérapies,
échouent une fois sur trois.
(p.76)
- [Une blague :]
Un jour un fils dit à sa mère : "Aujourd'hui, maman, je ne veux pas aller à
l'école."
- Et pourquoi donc ? demande la mère.
- pour deux raisons : je déteste les élèves et ils me détestent.
La mère répond alors : " Il y a deux raisons qui font que tu dois aller à
l'école : La première c'est que tu as quarante-cinq ans, et la seconde c'est
que tu es le proviseur.
(p.100)
- [la pérénité des choses :]
Le format dépassé de ces vieilles cassettes n'était plus compatible avec les
équipements vidéo actuels.
(p.118)
- Vous savez on s'habitue à tout, même à une maladie mortelle.
(p.126)
- Spinoza aimait employer une phrase latine,sub spécie aeternitatis qui
signifie "sous l'aspect de l'éternité." Pour lui, les évènements désagréables
de la vie quotidienne deviennent moins dérangeants, si on les aborde sous
l'aspect de l'éternité, justement. Je crois que ce concept peut se révéler
d'une immense utilité pour la psychothérapie.
(p.126)
- Quand j'étais jeune, je voyais toujours le présent comme le prélude d'un avenir
meilleur. Puis le temps passant, je me suis soudain rendu compte que je faisais
exactement le contraire, que je me saoulais de nostalgie.
(p.127)
- Dans son travail avec elle, tant en groupe qu'individuellement, Julius s'était
éclairé de deux lanternes. D'abord, le principe de Freud selon lequel le
psychothérapeute doit s'adresser à une belle femme d'une manière humaine, et
non pas se retenir ou la sanctionner au seul motif qu'elle est belle. Ensuite,
un livre qu'il avait lu pendant ses études, intitulé La Belle Femme vide
selon lequel les femmes véritablement très belles sont si souvent flattées et
récompensées pour leur seule beauté qu'elles en oublient de développer d'autres
aspects d'elles-mêmes. Leur confiance et leur impression de réussites ne sont
qu'apparentes, et, une fois que leur beauté se fane, elles réalisent qu'elles
n'ont plus grand chose à offrir : elles n'ont développé ni l'art d'être
intéressante, ni celui de s'intéresser aux autres.
(p.167/168)
- [face aux critiques :]
Tout le secret consiste à recevoir les commentaires comme un cadeau. Mais
avant cela, il vous faut décider si ces commentaires sont pertinents.
La manière dont je procède est de vérifier cela avec moi-même et de voir si
cela colle avec ma propre expérience de moi-même. Est-ce qu'il y a, dans tout
cela, ne serait-ce qu'un soupçon, même cinq pour cent, de vérité ? J'essaie de
me rappeler si, dans le passé, les gens m'ont déjà fait ces commentaires.
(p.199)
(Galaade Éditions, 2005 Traduit de l'anglais par Clément Baude)
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Irvin D. Yalom (1931 -....)
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Le bourreau de l'amour
Histoires de psychothérapie (Récit)
- J'ai découvert que quatre données sont particulièrement pertinentes en matière
de psychothérapie : l'aspect inéluctable de la mort, pour chacun de nous et
ceux que nous aimons ; la liberté de diriger notre vie comme nous l'entendons
; notre solitude fondamentale ; et enfin, l'absence d'une signification ou d'un
sens évident de l'existence. Pour oppressantes que soient ces données, elles
contiennent les germes de la sagesse et de la redemption.
(p.9)
- Tout thérapeute sait que le premier pas en psychothérapie consiste pour le
patient à admettre sa responsabilité dans les difficultés qui affectent
l'existence.
(p.13)
- L'un des grand paradoxes de l'existence est que la conscience de soi engendre
l'angoisse.
(p.16)
- .. il est terriblement difficile, terrifiant même, de faire sienne l'idée que
vous et vous seul tracez le dessin de votre vie.
(p.43)
- Mon seul credo thérapeutique est peut-être cette affirmation de Socrate : "Le
vie qu'on ne cherche pas à approfondir ne vaut pas la peine d'être vécue."
(p.56)
- Aussi longtemps qu'il se croirait tout près d'être désiré et aimé par une jolie
femme, il continuerait à se persuader qu'il n'était pas différent des autres,
que tout allait bien, qu'il n'était pas défiguré, pas mortellement malade.
(p.93)
- J'ai toujours su que la façon dont chacun affronte la mort est en grande partie
déterminée par l'exemple de ses parents.
(p.98)
- D'une façon ou d'une autre, toute relation doit prendre fin. Il n'existe pas
de garantie pour la vie. C'est comme si vous refusiez de profiter du lever du
soleil parce quel vous détestez le voir se coucher.
(p.115)
- De par mon expérience personnelle et professionnelle, j'en étais arrivé à
croire que la peur de la mort est toujours plus grande chez ceux qui ont le
sentiment de ne pas avoir vécu pleinement. Il existe une bonne formule : moins
on a vécu sa vie, moins on a réalisé son potentiel, plus grande est l'angoisse
de la mort.
(p.128)
- Lorsque deux êtres ont en commun quelque chose que les mots ne peuvent
exprimer, ils se rejoignent dans l'amour.
(p.253)
(Galaade Éditions. 2005. Traduit de l'anglais par Anne Damour)
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Irvin D. Yalom (1931 -....)
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La malédiction du chat Hongrois
Contes de Psychothérapie
- Essayez de comprendre que ce qui est en or, ce n'est pas le fait de mourir
mais de vivre pleinement la vie face à la mort.
(p.32)
- ... Paula me surprit en commençant la séance par la lecture d'un vieux récit
hassidique :
un rabbin discutait avec le Seigneur du Paradis et de l'Enfer. "Je vais vous
montrer l'enfer", dit le Seigneur. Il entraîna le rabbin dans une pièce où se
trouvait une grande table ronde. Autour, des gens affamés et désespérés,.
Au milieu de la table trônait un énorme plat en sauce qui sentait si
délicieusement bon le rabbin en saliva. Chaque personne tenait une cuiller
à très long manche. Si les longues cuillers atteignaient le plat, leurs manches
étaient plus longs que les bras des convives, ce qui les empêchait d'amener la
nourriture à leurs lèvres. Personne ne pouvait manger. Le rabbin vit bien que
ces gens souffraient terriblement.
"Maintenant, je vais vous montrer le Paradis", dit les Seigneur.
Ils entrèrent dans une autre pièce, exactement semblable à la première : même
table ronde ; même plat de victuailles. Comme précédemment, les convives étaient
munis de cuillers à trop long manche, mais là, tout le monde était bien nourri,
grassouillet, joyeux et bavard. Le rabbin ne comprenait pas. " C'est très
simple, mais ça demande certaines qualités, expliqua le Seigneur. Dans cette
pièce, vous voyez, ils ont appris à se nourrir les uns les autres".
(p.40)
- On trouve la bonne clé et on peut ouvrir la porte des souffrances de n'importe
qui.
(p.91)
- J'ai appris il y a longtemps que lorsque quelque chose de fort s'interpose
entre deux personnes et qu'elles n'en parlent pas, elles ne parlent de rien
d'important non plus.
(p.124)
(Galaade Éditions. 2005. Traduit de l'anglais par Dominique LETELLIER)
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dernière mise à jour : 23/01/2018
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version: YF/10/2009
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