Yves Frisch (1944-20..)

Carnets 2001


  • Test dans la famille : "Au delà de cette limite votre ticket n'est plus valable ..."
    - Pouvoir monter les marches d'escalier 2 à 2 (hors période de maladie)

  • Je suis contre ma propre bêtise. (12 Janvier 2001)

  • Qu'elle est la bonne vitesse de la marche ?
    - Ceux qui vont moins vite que moi: ils sont trop lents
    - Ceux qui vont plus vite qu moi: il sont trop rapide.
    - La bonne vitesse est celle à laquelle je marche en ce moment; (12 janvier 2001)

  • S'exprimer c'est se taire, et se taire c'est s'exprimer.
    - On ne peut jamais tout dire. (26 février 2001)

  • La difficulté concernant les bienfaits du silence c'est que l'on ne peut pas en parler sans en même temps le briser. (28 février 2001)

  • Quand on répond à une question qui n'est pas posée on ne comprend pas la réponse. (6 mars 2001)

  • Des blocs de pierres bien assemblées : cela donne une pyramide.
    - Et à quoi sert cette pyramide ?
    - Par une telle question tu mérites la mort...
    - Mais aussi de renaître.

  • On peut parfaitement reconnaître quelqu'un (en rue par exemple) sans le connaître; Pour ma part, reconnaissant mal les gens, je suis souvent étonné d'être reconnu. (14 août 2001)

  • Que faire lorsque la parole devient impossible ? (18 septembre 2001)


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Carnets 2002


  • La bonne volonté ne peut pas / ne saurait pas pallier à l'incompétence. (3 janvier 2002)

  • « Attendre que cela se passe ». J'ai beaucoup de mal à le faire. (11 janvier 2002)

  • Je supporte difficilement que les choses n'aient pas de sens. (23 janvier 2002)

  • Seul sur une île, il est facile d'être raisonnable. (01 février 2002)

  • Le coeur à ses raisons que la raison peut comprendre, mais qu'elle n'approuve pas nécessairement. (02 févier 2002)

  • Ta plus grande beauté, réside en cela que je suis amoureux de toi. (05 février 2002)

  • Si les femmes n'étaient pas irrésistibles comment le monde pourrait-il subsister ?
    - Mais heureusement il existe dans l'âme humaine la sublimation. (05 février 2002)

  • Le monde de l'humaine inhumanité. (février 2002)

  • Je n'aime pas que tu me trompes avec moi-même. (23 février 2002)

  • Dans la série « Au delà de cette limite » :
    Voir ou même simplement penser à une belle femme et ne plus sentir son corps vibrer. (10 mars 2002)

  • L'homme par le mensonge peut même changer le passé. Alors que Dieu ne le peut pas. (21 mai 2002)

  • L'infini ne dure que l'espace d'une vie. (5 juin 2002)

  • Quand on parle du « silence de Dieu ». Il ne s'agit pas de Dieu, mais bien du silence. (26 juin 2002)

  • Jardin suspendu
    - Nous vivons toujours dans un jardin suspendu.
    - Combien de terre faut-il sous nos pieds pour que la nature, les arbres, peuvent s'épanouir ? Au prix de quel efforts ? (26 juillet 2002)

  • Quel peut bien être le sens de la vie pour un chien d'aveugle ? (23 octobre 2002)

  • Dans la vie, il n'y a pas de quota fixé par personne pour la somme d'amour et/ou de haine que chacun peut recevoir. (30 octobre 2002)

  • Il y a t-il quelque chose, quelqu'un à regretter ? (4 novembre 2002)

  • - Le philosophe, et moi aussi je sais quand je vais mourir : bientôt.
    - C'est pour cela qu'il faut être compréhensif envers nos frères humains; (7 novembre 2002)

  • Comment aimer mieux les gens avec qui je vis ? (13 novembre 2002)

  • Je n'ai pas envie, d'avoir envie d'une autre que toi. (18 novembre 2002)

  • On peut crever du sentiment de solitude. (20 novembre 2002)

  • C'est quoi un symbole ? Un donneur de sens. (26 novembre 2002)

  • Les peines que cause l'amour ne sont-elles pas aussi encore de l'amour ? En tout cas elles nous donnent le sentiment d'être vivant. (11 décembre 2002)


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Carnets 2003


  • Est-ce que je manque vraiment de compassion comme tu me le dis ? (4 janvier 2003)

  • L'homme croit souvent que par la seule force de sa réflexion il peut se soulever par les cheveux. (5 janvier 2003)

  • Qui est-ce qui peut m'empêcher d'être courageux sinon moi-même ? (14 janvier 2003)

  • Tu as brisé en moi le silence de Dieu. (21 mai 2003)

  • Est-il simplement possible de ne pas aimer ? (2 juin 2003)

  • Ce qui est vraiment important c'est d'apprendre à être courageux. (5 juin 2003)

  • Est-ce que souvent simplement le silence, n'est-il pas une marque de compassion.
    Est-ce que plus simplement je ne garde pas le silence par compassion ? Ou serait-ce pas lâcheté ? (9 juin 2003)

  • Chacun doit déterminer ses propres chemins de pèlerinage. (9 juin 2003)

  • Je ne veux pas être surpris, Je cherche plutôt à être rassuré. (8 novembre 2003)


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Carnets 2016


  • Ce n'est pas parce que les parents ne sont pas payés (pour surveiller leur enfants) qu'ils ne doivent pas faire attention.
    (10/07/2016)

  • Et comme je le dis souvent : «Je ne le répeterai pas » (21/08/2016)


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Carnets 2017


  • Quand il n'est pas possible de parler de quelque chose on n'en parle pas.
    Mais cette parole est bien entendu déjà de trop car elle signifie qu'il y a quelque chose dont on ne peut pas parler! (31/07/2017)

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Albert Schweitzer (1875-1965) [Prix Nobel de la Paix 1952]

Hommage à Albert Schweitzer


  • Hommage

    Trop souvent on ne se borne à voir en Schweitzer qu'un médecin idéaliste, qui à l'âge de trente ans, alors qu'il avait déjà derrière lui une carrière toute faite, de pasteur, de philosophe et de musicien, se décide à tout lâcher pour partir en Afrique soulager les souffrances humaines.

    On croit avoir tout dit. Le médecin ne peut faire oublier cependant les autres carrières de Schweitzer: C'est au coeur de l'Afrique qu'il produira des oeuvres philosophiques d'une portée universelle.

    Ce sera d'abord: « La philosophie de la civilisation » où il étudie les raison de la décadence de celle-ci, qu'il attribue à la philosophie. La philosophie n'a pas su maintenir vivante en l'homme l'affirmation du monde . L'affaiblissement de cette affirmation signifie aussi le recul de l'éthique.

    La décadence est due à la conception du monde , qui n'a pas su maintenir les idéaux de la renaissance et du stoïcisme qu'on redécouvre à cette époque.

    Mais la décadence est due aussi aux circonstances de la vie contemporaine qui refuse à l'individu l'occasion de penser indépendamment. Tout nous amène à l'abdication de la pensée, - le travail en chaîne, l'importance des « groupes », les organismes de toutes sortes, la propagande, la science qui étant trop étendue, amène la résignation, car on ne peut plus la comprendre dans tout ses aspects: « L'esprit de notre temps contraint donc l'homme à douter de sa propre pensée, afin de lui amener à recevoir ses vérités du dehors ».

    Nous sommes dans la décadence car nous sommes à l'époque de la masse populaire et des slogans.

    Si donc l'on veut contrer cette décadence, il faudra rendre à l'homme la confiance en soi, - il faut qu'il comprenne qu'il n'y a d'action morale possible que dans une conception du monde où le respect de son prochain et de tout ce qui vit en général soit rétabli.

    Ce respect de toute existence Schweitzer le trouve dans la pensée de l'Inde.

    Dans « Les grands penseurs de l'Inde » il étudie l'évolution de la pensée Indoue à la lumière de la « conception négative » du monde, que l'on retrouve dans les hymnes védiques. Ce que les brahmanes (prêtres) préconisent, ce n'est pas un agir « Par delà le bien et le mal » mais une « Non agir ».

    L'homme qui a une conception négative du monde pense que la vie est dépourvue de sens, pleine de douleur et il tend à annihiler sa volonté de vivre (qui à l'extrême conduit au suicide), il renonce à toute activité qui tend à créer de meilleures conditions d'existence.

    Sa conception du monde l'amène à négliger tout progrès matériel et le brahmane ne s'efforce qu'à atteindre un perfectionnement intérieur - et rentrer en communion avec l'âme universelle (mysticisme).

    Mais la négation du monde « frappe de mort l'éthique active ». La pensée de l'Inde en cherchant de fonder une éthique deviendra donc de plus en plus affirmative.

    Schweitzer termine « Les grands penseurs de l'Inde » par des réflexions personnelles sur le lien entre l'éthique et la mystique. A travers la pensée indienne il a aperçu qu'on ne peut fonder valablement l'éthique sur la mystique de l'identité avec le monde. « La mystique née de l'éthique, par contre, peut admettre que l'esprit universel et le monde restent un mystère insondable pour nous...»

    « La mystique éthique reconnaît la valeur de toute connaissance, elle sait que toutes les recherches et toutes les découvertes de la science ne peuvent qu'approfondir le secret de tout ce qui existe est volonté de vivre ».

    C'est par cette volonté de vivre que Schweitzer en arrive au « Respect de la vie » par lequel il en vient à fonder toute sa pensée. Par le respect de la vie il lui trouve un sens et parvient aussi à fonder une éthique.

    (Article de Y. Frisch paru dans le Mensuel du Cercle Culturel Juif (Anvers) en Octobre 1965 - Un mois après la mort d Albert Schweitzer survenue le 4 septembre.)



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dernière mise à jour : 23/11/2009 version: YF-11/2002